👉 Dès que l’on en parle en public, le jeu de Tarots suscite le plus souvent la raillerie sans nuance des positivistes et l’engouement excessif des naïfs, sans parler des niaiseries et critiques inefficaces et grotesques des Trolls, ces demeurés incultes mais triomphants de bêtise : il devrait cependant être étudié sérieusement, profondément, avec neutralité et sérénité, et sans parti pris ou a priori, comme toutes les productions de la Nature et des hommes, et selon les protocoles assemblés que l’on nomme la Science… En effet, les erreurs et les aberrations – s’il en faisait toutefois partie – sont à considérer au même titre que les réussites et les banalités… Peut-être ce jeu doit-il ces réactions inappropriées et stériles au fait de ses utilisations. On se sert en effet de cet ensemble de cartes selon trois manières, dont deux – par excessive rigueur – peuvent être jugées triviales ; on joue et on se délasse avec lui ; on s’en sert comme support d’interprétation pour spéculer et vaticiner sur divers aspects de l’existence, et en dernier lieu – mais cela est beaucoup moins connu –, il sert de mémorandum et de véhicule à la science hermétique elle-même. Cette dernière utilisation ne saurait surprendre quiconque, puisque ce sont précisément les hermétistes qui ont créé ce jeu et surtout à cette fin. Ceux-ci en effet ont toujours confié la plus haute vertu et le plus profond savoir – gage des moins nombreux, qui représentent la qualité – à l’ignorance et au vice que servent les plus nombreux, et donc la quantité. C’est ainsi – et grâce à ces derniers – que ce jeu séduisant et attractif s’est petit à petit répandu dans le monde entier sans attirer outre mesure une attention particulière sur lui. Ses sources originelles historique et géographique sont la Chine et l’Egypte, deux contrées où l’on usait d’écritures dites – mais improprement – hiéroglyphiques, où l’on se préoccupait d’alchimie et d’astrologie, et où l’on bâtissait des pyramides… Ces quelques affirmations péremptoires, qui peuvent paraître outrées, restent encore de nos jours à démontrer. C’est ce que nous allons nous employer à tenter de faire ici, au moins en partie. Nous ne doutons pas que cela fasse ricaner de plus belle les positivistes et davantage s’esclaffer les naïfs ; toutefois nous aurions le sentiment d’être largement payé de nos efforts si quelques-uns de nos Lecteurs (et de nos lectrices évidemment) – ni naïfs ni positivistes à l’excès – se mettaient en recherche…
👉 L’abbé Alphonse-Louis Constant (1810-1875), plus connu sous le pseudonyme d’Eliphas Lévi, connaissait-il ce dont nous allons maintenant parler, lorsqu’il écrivit, dans son fameux Dogme et rituel de haute magie (chez Germer-Baillière, 2 volumes in-8°, édition de 1856 Paris, page 71) en considérant le jeu de Tarots : « C’est en effet un ouvrage monumental et singulier, simple et fort comme l’architecture des pyramides, durable par conséquent comme elles ; livre qui résume toutes les sciences, et dont les combinaisons infinies peuvent résoudre tous les problèmes ; livre qui parle en faisant penser »…
👉 Nous l’ignorerons probablement toujours, mais cela doit nous encourager à faire les rapprochements que ce texte suggère très discrètement.
👉 Tout d’abord, et selon une habitude des plus utiles dont on ne devrait jamais faire l’économie, sinon au risque de n’y rien comprendre et de tout fausser, il convient de faire l’étude étymologique classique, certes, mais surtout cabalistique et anaglyphique des mots en présence, sans en omettre aucun, si petit et anodin soit-il, car l’on s’exposerait alors à perdre des informations de grande valeur. Il sera profitable, aussitôt après, de sonder les liens avec les mythologies… Autrement dit, d’observer l’étymologie et les mythologies, pour faire une discrète antistrophe à la manière de Rabelais, autrement dit, une contrepèterie. Etudions donc d’abord et succinctement les mots « Jeu de Tarots », grands porteurs d’informations…
👉 Le très simple mot « Jeu », selon notre allégation, pourrait donc et en effet receler quelques informations internes intéressantes, uniquement accessibles par l’analyse phonétique et l’étude de ses trois lettres constituantes ? Certes oui ! En premier lieu, rappelons que tout ternaire est la marque de la présence d’un exposé hermétique (Hermès Trismégiste). Cela tient à la doctrine fondamentalement ternaire dudit hermétisme, qui s’est infiltrée partout ou presque, même auprès de ceux qui ne l’ont pas comprise (les trois points des francs-maçons, autre expression de la Trinité des chrétiens romains, de lla Trimuti des castes védiques, etc.).
👉 En second lieu, la vocalisation est d’une importance capitale dans ce type d’étude, où la grammaire n’a strictement aucune valeur. Mais surtout et dès lors que l’on utilise les très nombreuses ressources de l’analogie. C’est ainsi qu’on aperçoit aisément et immédiatement que le mot « jeu » consonne avec le pronom personnel défini français de la première personne : « je ». Celui-ci n’est autre que l’abréviation du nom divin des Hébreux, actuellement le plus souvent – et à tort – prononcé « Jéhovah ». La dixième et la cinquième lettres de l’alphabet hébreu, correspondantes au « J » et au « e » de l’alphabet français, (Iod – Héh – Wâw – Héh) sont en effet les deux premières lettre du nom divin, dit aussi Tétragramme, ici translittéré : h w h y (hwhy).
👉 En opposition et à l’inverse, le « eu » de « Jeu » phonétise le pronom personnel pluriel indéfini « eux », c’est-à-dire tout ce qui n’est pas Dieu, et par conséquent tout ce qui n’est pas ontologiquement défini ou définissable sans réintégrer Dieu. Mais revenons à « je », afin d’en poursuivre l’approche cabalistique : les valeurs numériques associées à ces deux lettres, qu’il convient évidemment d’analyser, selon leur rang ou leur ordre dans l’alphabet, soit j = 10 et e = 5, renvoient à 10 + 5 = 15 = la lettre O, emblème de la totalité, et à 1 + 5 = 6 = la lettre F, emblème de la paternité, le tout s’interprétant alors comme « Père créateur dans l’Univers créé », assez équivalent au diminutif du nom divin entendu ci-avant, et que nous retrouverons plus loin sous une autre forme.
👉 À présent, détaillons la valeur numérique interne de ces lettres, ce qui va renforcer assez clairement notre interprétation et faire entendre plus précisément le pourquoi du nom « Jeu » accolé à Tarots…
👉 J, dixième lettre de l’alphabet, rappelant donc la Tetraktys pythagoricienne (1 + 2 + 3 + 4 = 10), renvoie par ce fait à la lettre D, quatrième lettre de l’alphabet, dont le sens emblématique est « porte, seuil, accès, entrée » (le D grec, Delta, à par ailleurs la forme d’un triangle pointe en haut [, qui est le glyphe du Feu, et par conséquent celle d’une pyramide). D’autre part, son quatrième rang dans l’alphabet invite à penser aux quatre Eléments d’Empédocle d’Agrigente, leur promoteur grec qui s’en instruisit en Egypte. En outre, la lettre D se prononçait anciennement comme « Dz » ou « Dj », telle qu’on la vocalise actuellement encore au Québec et dans certaines campagnes françaises, et désignait la divinité en général : « Zeus Pater », dérivé en « Dzeus Pater », en « Dju Pater » puis en « Jupiter » et « Dieu le Père », etc.
👉 C’est ainsi, par exemple, que les Hébreux employaient emblématiquement leur lettre D, dite Daleth, située elle aussi au quatrième rang de leur alphabet : « Le Daleth est l’hiéroglyphe de Dieu » affirment Messod et Roger Sabbah (L’origine égyptienne des Hébreux, Editions Jean-Cyrille Godefroy. Paris 2000, p. 23), et insistent en écrivant « Ce hiéroglyphe signifiant en égyptien « Grand Dieu » ou « Ô Dieu » » (op.cit. p. 10). Ce n’est pas tout, car cette lettre possède le sens – très révélateur pour qui s’intéresse aux cartes en général – de plaque gravée, comme l’explique Robert Gouiran (La Porte des Dieux, Ed. Dervy, Paris 1976, p. 35) : « La quatrième lettre de l’alphabet sacré biblique est le daleth, notre D, qui justement veut dire la « porte » en hébreu. Ce même mot veut aussi dire « plaquette gravée », et l’on écrit sur les portes des temples comme sur les tables de la Loi de Moïse. »…
👉 En grec, le mot « eu » désigne ce qui est le plus relevé, ce qui vient des hauteurs, du supérieur, du meilleur, etc. et comporte les lettres E ; un trident penché sur le côté droit, emblème de l’énergie, et par conséquent du feu, et U ; une coupe, emblème du contenant universel, l’Univers lui-même dans sa forme aquatique : c’est ainsi que l’on retrouve la cosmogénèse biblique discrètement inscrite dans le pronom « je » et dans le mot « Jeu »: le feu divin actif planant au dessus des eaux divines passives (cf. La Bible ; Genèse)… Une autre manière de dire, à la suite d’Hermès Trismégiste : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, pour recréer le miracle de l’Unité »
👉 A présent, comme dit voyons du côté du mot principal : « Tarots »…
Selon le pasteur suisse Antoine Court de Gébelin (1719-1784), « [le mot Tarot] est composé de deux mots orientaux Tar et Rho, ce qui signifie Chemin Royal » (Monde primitif, volume V : Dictionnaire étymologique de la langue française, 1778. Colonne 1118). Ce à quoi il ajoute : « Le nom de ce jeu est pur égyptien : il est composé du mot Tar, qui signifie Voie, chemin ; & du mot Ro, ros, rog, qui signifie Roi, royal, c’est, mot à mot, le chemin royal de la vie » (ibidem, p. 380). D’après le comte de Mellet, un érudit connaisseur : « Ce livre paroît avoir été nommé A-Rosh ; d’A, doctrine, science ; et de Rosh (1), Mercure, qui, joint à l’article T, signifie Tableaux de la doctrine de Mercure ; mais comme Rosh veut aussi dire commencement, ce mot Ta-Rosh fut particulièrement consacré à sa cosmogonie ».
(1) « Rosh est le nom égyptien de Mercure & de sa fête qui se célébroit le premier jour de l’an » (Recherches sur les Tarots, p. 395).
En vérité, le mot « Rosh », que l’on retrouve dans les mots désignant la fête juive RoSh AShANA, qui célèbre le début de chaque année au signe de la Vierge, sous la maîtrise et l’exaltation de Mercure, à surtout le sens de « début, principe »…
👉 On voit d’emblée, dans ces étymologies jugées fantaisistes par l’Académie, qu’on échappe difficilement à l’origine égyptienne conférée au jeu de Tarots, que l’on dit avoir été apporté en Europe par les « Gypsis » (les Egyptiens, donc) : on notera par ailleurs que, jusqu’à nos jours, aucune autre proposition sérieuse n’a été faite en matière d’étymologie pour ce mot pourtant très répandu…
👉 Comme on peut le constater, tout ce que nous récoltons selon cette manière de procéder est riche, sérieux, et utile… Mais il faut compléter ; ce que nous ferons en compulsant un très vieux dictionnaire, malheureusement fort abîmé, consacré – entre autres – à la mythologie égyptienne, et qui traite – la chose est très rare – des dieux composés. Nous ignorons malheureusement son titre, son auteur et les caractéristiques de sa parution, car il nous est hélas parvenu dépourvu de sa couverture : « Ptah-Râ (égyptien) : dieu créateur assimilé à Mars (dieu latin), le Feu et la Chaleur, et dieu mainteneur assimilé à Hélios (dieu grec), le Soleil lumineux, d’où l’assemblage ou forgerie unissant les deux dieux en Mars-Hélios ».
👉 C’est probablement ainsi – car c’est une méthode et une formulation typiquement cabalistique – que les noms de ceux-ci, ultérieurement dérivés en Marseille, ont donné l’appellation « Tarots de Marseille », probablement parce que Mars et Hélios – le Soleil – sont respectivement en Maîtrise et en Exaltation dans le premier signe du Zodiaque, le Bélier, zodiaque dont nous reparlerons ultérieurement. Poursuivons : « Thoth-Rê (égyptien) : dieu de l’intelligence assimilé à Hermès-Mercure, et dieu de l’intuition assimilé au Soleil, Rê ». D’où « Intelligence de la Lumière et Lumière de l’Intelligence ». « Hathor (égyptien) : [anagramme phonétique de Tarot] cette déesse vache [dont le mâle est un Taureau, mot paronyme de Tarot] figure la Nature et son dynamisme vivant [sujet central de l’exposé tarologique]. Selon les égyptologues, le mot Hathor (égyptien) désigne aussi la Maison d’Horus, le Soleil vivant et générateur, et représente le lieu qu’occupe la maîtresse du ciel nocturne, la régente de l’étoile Sirius, la reine des étoiles, la reine des dieux, et [the last but not the least] la maîtresse de Maât » [personnification de la justice et de la justesse… ainsi que parèdre de Thoth]. Continuons, mais dans un autre idiome : « Thorah (hébreu) [anagramme phonétique de Tarot] : la Loi par excellence, contenue dans les cinq premiers livres de l’Ancien Testament ». Notons que le pluriel de « Thorah » est « Thoroth » : « les lois », très proche de tarots. D’après le baron Emmanuel van der Linden d’Hooghvorst (1914-1999) : « Thorah vient du mot IaRoH, qui veut dire arroser. De là, un autre sens, enseignement », ce à quoi il ajoute ; « IaRoH : jeter de haut en bas, arroser, fonder, instruire » (Le fil de Pénélope, tome I, p. 240 et 249, Editions de la Table d’Emeraude. Paris 2001). Cette acception correspond très exactement à ce qui se passait lors de la cérémonie d’acceptation à l’initiation égyptienne, où l’on arrosait le nouveau venu de gouttelettes de rosée… Comme on l’aurait fait de la matière première des alchimistes… ou des chrétiens que l’on baptisait naguère…
👉 Mais reprenons et persévérons sur ce chemin : « Taresh (hébreu) : pierre taillée » [allusion à l’alchimie, que les francs-maçons devraient méditer, et par ailleurs anagramme de astre, et paronyme de « Tarah (arabe) : jeter des sorts » [les figures des arcanes majeurs servant alors de voults : on notera également que le mot « sort » est l’anagramme approximative de « tarots » au ‘a’ près]. Et puisque nous abordons l’arabe : « Turuk (arabe) : école, voie d’enseignement, doctrine ». « Tarîqah (arabe) : cheminement » [allusion à l’initiation en général, et à l’alchimie]. « Toroq (arabe) : nom donné aux décors géométriques figurant l’intelligence divine illustrant les édifices musulmans ». Les musulmans, en effet, comme d’ailleurs les israélites, ne représentaient jamais l’apparence divine, imaginaire, mais seulement allusivement et figurativement, car il leur était fait absolue défense de tenter de la montrer autrement, interdit graphique appelé « aniconisme ». C’est probablement pourquoi le dos – et non les faces – des cartes a porté avec lui cette appellation de « Toroq », qui s’est adoucie puis transformée en « Tarot », et montre à la manière aniconique (donc sans image représentative directe) la Divinité qui est au dos des apparences, dans l’ordre qu’Elle manifeste toujours et partout, dans les nombres, les lettres, les formes et les couleurs, et c’est pour cela que ce type d’activité – le jeu – porte en lui la signification de Dieu (DjIEU ou dJiEU).
👉 C’est maintenant pour nous le moment et le lieu d’affirmer que le mot « Tarots » tire son nom d’une appellation arabe, ces Arabes n’étant autres que les musulmans qui envahirent l’Egypte au IXème siècle de notre ère et transmirent à l’Europe ce qu’ils y découvrirent, issu des deux vastes bibliothèques d’Alexandrie… Ce sont eux qui, lors de leur expansion, donnèrent à l’Espagne et à la langue espagnole et le mot et la chose, mais sous un autre nom : peut-on croire en effet que le mot « naipes » – qui désigne les cartes en général en espagnol – soit un mot espagnol, ou un mot italien, car les Italiens usent du mot « naibis » fort proche ? Non, ce mot est en effet purement égyptien, et servait à désigner des plaques d’or portant des écrits précieux [Nub AhIs ; littéralement : plaques d’or], d’où proviennent originellement les faces dessinées des cartes dites de Tarots. Par un étonnant croisement des mots et des sens véhiculés par eux, on retrouve d’ailleurs la définition : « Taroté : superficie dorée à la feuille, lorsqu’elle est poinçonnée ou gravée avec un stylet ou un poinçon, pour imprimer un dessin sur l’or. Les fonds des premiers tarots enluminés étaient obtenus de cette façon » (M. G. Mandel, Les Tarots des Visconti, Paris 1975. Editions de Vilo). Il reste que l’hébreu « NaBi » signifie « prophétie, présage, magie »… ce qui est l’une des fonctions de support de voyance attribuée aux cartes de ce fameux jeu de Tarots… Résumons donc : le mot Tarots est un terme mixte qui provient aussi bien de l’égyptien (comme le prétendent – entre autres – Antoine Court de Gébelin, Jean-François Alliette, plus connu sous son pseudonyme de Etteilla – qui n’est qu’un palindrome –, le comte de Mellet, etc.) que de l’arabe « Toroq ; figure de l’intelligence divine présentée sous forme d’entrelacs géométriques réguliers complexes »
👉 Quelle que soit son appellation, le jeu de Tarots a navigué au gré de la pénétration de la culture égyptienne dans l’Europe du sud : directement en Italie par Venise (Saint Marc – le saint protecteur de la ville – est le fondateur de l’Eglise copte d’Alexandrie, en l’an 62 de notre ère, Eglise dont il fut le premier Patriarche), et grâce aux Arabes par leur conquête de l’Espagne… et de leur tentative en France (Charles Martel arrêta les Arabes à moitié… Euh, à Poitiers). Par ailleurs, le premier jeu de Tarots connu dans notre pays est dédié au roi Charles VI, monarque passionné d’alchimie – il serait l’auteur d’un ouvrage intitulé L’œuvre royale du roi Charles VI – tout comme l’était son prédécesseur, le roi Charles V, qui fit interdire l’usage des jeux de cartes en 1369, et comme aussi le duc de Berry, dont le secrétaire ne fut autre que Jehan Flamel, le frère de l’alchimiste le plus célèbre du monde médiéval…
👉 On notera que le jeu prétendument venu de Chine fut une pure production hermétique des Taoïstes chinois qui, à l’instar de leurs homologues égyptiens, déposèrent leur savoir – non sur des lames d’or, mais – sur des lattes de bambou allongées… et que ces hermétistes chinois avaient – comme par hasard, et nous l’avons déjà et souvent signalé ailleurs – le même intérêt que ces anciens Egyptiens pour l’alchimie, la santé, les mathématiques, l’astronomie, les pyramides, la doctrine des Eléments, et possédaient comme eux une écriture d’espèce hiéroglyphique, ainsi que le même souci philosophico-religieux d’échapper à la roue des incarnations… en s’immortalisant. Il suffit d’ailleurs d’ajouter la lettre « r » au mot chinois « Tao » [« la Voie, le Chemin », qui est – curieusement – le mot grec qui désigne la vraie matière première des alchimistes] pour retrouver l’appellation du jeu dont il est ici question.
👉 Si l’on doutait de ces rapprochements, il serait utile de lire l’ouvrage du général H. Frey, de l’armée coloniale française, paru à Paris à la Librairie Hachette en 1905, et intitulé Les Egyptiens préhistoriques identifiés avec les Annamites, d’après les inscriptions hiéroglyphiques… Mais passons à présent à une autre forme de démonstration… Il s’agit de tenter l’approche structurelle ésotérique interne de ce mot « Tarots » : nous rencontrerons ce faisant l’expression de la toute-puissance du principe ordonnateur (dans la triple acception du mot ordre ; injonction péremptoire : un ordre ; de rangement : de l’ordre ; d’harmonieuse beauté : adorner) qui domine et régit l’espace et le temps, ainsi que le fameux binôme temps / énergie des physiciens égyptiens anciens, que ceux-ci transmirent sous la forme des dieux Apollon et Chronos aux Grecs venus s’instruire chez eux, au VIème siècle avant notre ère.
👉 Voici toutefois comme il convient d’écrire et de lire ce mot : circulairement et polairement…
A
T S R
O
👉 Verticalement : selon la valeur emblématique des lettres [A ; le don, O ; la totalité] ; « don de la totalité ». En grec : de Alpha à Oméga, c’est-à-dire du début à la fin ou du sommet à la base, ce qui désigne l’axe du temps et donc l’Histoire. On retiendra que selon l’hébraïsant Adolphe Bertet : « Dans la Bible, lorsqu’on fait dire par Dieu : Je suis l’Alpha et l’Oméga, on ne fait que donner le petit nom ou l’abréviation du grand nom de Jhéova, dont le Iao des Gnostiques n’est qu’une modification » (Apocalypse du Bienheureux Jean dévoilée, Chambéry 1870, page VIII).
👉 Horizontalement : T, lettre emblème de la stabilité, de la fixité, de l’équilibre, de l’inertie, et R, lettre emblème du mouvement, de la force, de la puissance, de l’énergie, représentent l’ensemble duel des forces en jeu dans l’Univers, la manifestation dynamique de la puissance divine créatrice, maintenante, et transformatrice. Nous retrouvons donc là le binôme temps-énergie dans lequel tout être est engagé. Cette dualité physique se double d’une autre dualité tout aussi physique, mais inférieure dans l’ordre de la manifestation : en effet, les deux voyelles A et O, disposées verticalement et qui figurent l’énergie, car elles se prononcent sans l’obstacle de la bouche, sont séparées par deux consonnes, disposées horizontalement, emblèmes de la matière, du fait que pour les vocaliser, une voyelle au moins est indispensable (ici ; èR et Té), ainsi que – parfois – le contact matériel de la langue avec la bouche (palais, dents, ou lèvres). De plus, A et O désignent également emblématiquement l’unité de ce qui va en ordre du centre à la périphérie, et de l’origine infiniment petite à la totalité infiniment grande, alors que T et R sont l’indice binaire de la trinité (Tr de TaRo = TRoa = trois). En outre, et curieusement, cette leçon pourtant élémentaire ne fut jamais offerte avant nous : ces lettres sont simplement les indicatifs des Eléments, pourvu qu’on les lise à la manière égyptienne, acrologiquement (la première lettre désigne le mot) ou vocaliquement (le son désigne le mot), ainsi :
T : Terre, car T est la première lettre du mot Terre
A : Feu, car A est aussi un triangle pointe en haut, glyphe du Feu ()
R : Air, selon la vocalisation de cette lettre
O : Eau, selon la vocalisation de cette lettre
👉 Notons d’une part que cette suite des Eléments, inusitée en astrologie (suite Feu Terre Air Eau) et en alchimie (suite Feu Air Eau Terre), est spécifique du jeu de Tarots, et d’autre part que la lettre S, supplétive et apportant le pluriel dans notre langue, étant l’emblème de la manifestation, est la marque du mouvement rotatif par son mouvement fondamental en « S »pirale – celui des galaxies et des atomes entre autres – et de la circulation des Eléments les uns en les autres, comme il en serait d’une roue en mouvement : c’est pourquoi elle figure au centre du croquis offert ci-dessus. Il reste à dire que le mot « Tarot » sera cabalistiquement recomposé dans le sémitique (de SheM ; le nom, la désignation, l’identité) en : « Aor T » soit « lumière fixée », et dans le latin en « Orat » ; « Il prie »…
👉 Allons encore un peu plus loin dans cette inquisition alphabétique, car elle est toujours d’un grand enseignement. Dans l’intéressant ouvrage intitulé La maison académique des jeux, d’un dénommé La Marinière (Paris 1703), on trouve l’orthographe « Taros », qui est l’anagramme précise de « Rotas » : « la roue », comme l’avait déjà remarqué Guillaume Postel en son temps, et comme nous l’avons (dé)montré presque physiquement ci- avant. Il faut toutefois noter que ce mot « Taros » est aussi l’anagramme de « Astro », terme qui désigne globalement les astres du ciel, et donc l’astronomie et – mais plus particulièrement – l’astrologie, disciplines sur lesquelles nous reviendrons plus longuement bientôt… en rappelant que le ciel, lui aussi, semble tourner.
👉 Le jeu de Tarots est un grimoire à l’égyptienne, comme nous l’affirmons et comme l’avaient supputés en leur temps – sans pouvoir le démontrer – Antoine Court de Gébelin et Jean-François Alliette. Afin d’en donner la démonstration, il nous faut cependant quelque peu décrire ce jeu : il est constitué d’un ensemble de 78 cartes longues illustrées en couleurs, dites lames, arcanes, triomphes ou atouts. Deux sous-ensembles le composent : 56 lames ou arcanes mineurs, répartis en quatre couleurs de 14 arcanes chacune : les Bâtons, les Coupes, les Deniers et les Epées, puis 22 arcanes dits majeurs, aux dessins variés, nombrés (sauf un) et légendés (là encore sauf un). Ouvrons brièvement une parenthèse étymologique, afin de renforcer nos propos antérieurs : le mot arabe « Arkân » désigne d’une part « un élément », et d’autre part « un angle ». Par ailleurs, le mot « lame », par lequel on désigne les cartes longues du jeu de Tarots, n’est autre que le nom de la 12ème lettre de l’alphabet arabe, dite « lam », et entendue « l’âme » en français. Cette douzième lettre, rappel entre autres des 12 signes du Zodiaque, est la lettre emblème de la raison logique, de l’ordre, de la hiérarchie, et l’indicatif de l’âme, lieu de l’antagonisme des valeurs célestes et terrestres et principe animateur du vivant (mobilité, sensibilité, émotivité, mémoire, etc.). L’équivalent hébreu de la lettre arabe « lam » est la lettre « lamed », qui est la seule – la chose est importante – à dépasser la ligne d’écriture vers le haut, et dont le sens est « étude ». Par ailleurs, au XIIIe siècle, le mot « lame » avait le sens de « trame » pour les tisserands, ce qui laisse entendre, dans notre contexte, que chaque lame du jeu de Tarots peut être assimilée à un fil conducteur sur la trame de l’Universel, ou – à titre individuel – au fil de la destinée, d’où l’utilisation prédictive et conjoncturelle de ce jeu. Il reste à parler du mot « Atout », qui s’explique quasiment de lui même si on le partage en deux ; « A », lettre emblème du don, et « Tout », paronyme de Thoth et indice d’un ensemble complet…
👉 Refermons la parenthèse et passons à notre démonstration.
Un grimoire à l’égyptienne, disions-nous ? Evidemment !
Il suffit de lire acrologiquement, c’est-à-dire selon l’un des modes de l’expression écrite des Egyptiens anciens, et ultérieurement par imitation par les Kabbalistes juifs, furieux emprunteurs délirants, mode qui consiste à considérer seulement la première lettre des mots. Ici, il convient de mettre dans l’ordre convenable les mots désignant les composants de ce jeu, et tout devient aussitôt plus clair : évident ! A savoir :
Arcanes,
Bâtons,
Coupes,
Deniers,
Epées,
Qui n’aperçoit là, en ne lisant que les lettres initiales (acrologiques) de ces cinq mots, les cinq premières lettres de notre alphabet français ? A-B-C-D-E… Serait-ce dû au hasard ?
On notera que la lettre qui occupe le cinquième rang de l’alphabet hébreu est H… mi-voyelle, mi-consonne, muette et mutative (c et h, par exemple…)…
👉 Presque tous les amateurs du jeu de Tarots ésotérique savent que les 22 arcanes majeurs s’apparient avec les 22 lettres de l’alphabet hébreu dit carré, notamment depuis les écrits de Eliphas Lévi. Ils savent probablement aussi qu’elles correspondent aux 22 chapitres du livre biblique appelé Apocalypse (vous savez, de l’Alpha à l’Oméga, Apocalypse étant le grec Révélation)… qui fut apparemment écrit en grec, mais par-dessus l’hébreu ou plutôt araméen originel, si l’on peut dire ainsi. Savent-ils que, selon Lucien Etienne : « Parmi tous les alphabets, celui des Samaritains semble avoir le mieux conservé les formes hiéroglyphiques » (Une découverte dans l’alphabet Editions Alpha-Bêta, 127 boulevard des Italiens, Paris 1932, p. 7), et savent-ils encore que, selon l’observation pertinente de Robert Fludd : « Les œuvres de Dieu accomplies durant la toute première semaine ne dépassent pas le nombre de 22 » ? Et qu’un cercle ne peut recevoir que 22 polygones réguliers inscrits et leurs multiples (à 3, 4, 5, 6, 8, 9, 10, 12, 15, 18, 20, 24, 30, 36, 40, 45, 60, 72, 90, 120, ou 360 cotés) ?
👉 Selon Adolphe Berthet, les vingt-deux lettres de l’écriture hébraïque seraient dérivées des vingt-deux lames majeures du jeu de Tarot, et non l’inverse comme on le croit, ainsi écrit-il : « Les vingt-deux figures ou tablettes du livre d’Hermès (…) ont servi à former les vingt-deux lettres de l’alphabet syriaque » (op. cit. p. 14). Notons que le mot « syriaque » pourrait se traduire par « solaire », ce qui n’aurait rien d’étonnant, puisque les 3 lettres mères de l’alphabet hébreu qui en dérive correspondent au Ciel, à l’Homme et à la Terre, les 7 lettres doubles figurent les 7 planètes, et les 12 lettres simples valent pour les 12 signes du Zodiaque. Remarquons aussi en passant – et cette relation n’a jamais été remarquée avant ce jour, semble-t-il, que les 22 arcanes majeurs correspondent à 2 cycles des tâches solaires, et que les 56 arcanes mineurs sont en rapport avec le nombre de jours de 2 lunaisons… tout comme dans la Bible la coupe de Joseph est en relation avec les arcanes mineurs appelés Coupes, ou le bâton de Moïse avec ceux appelés Bâtons, etc.
👉 Donnons maintenant un bref exemple de ce qu’était l’écriture alphabétique des anciens Égyptiens, née en partie des acrologies usuelles, comme il en serait d’une sténographie : le bélier Amon (Amon signifie « caché, inconnu ») et le taureau Apis (« le générateur »), dont les noms débutent par la lettre A, ont servi pour désigner cette dernière dans l’épigraphie égyptienne ancienne, bien que l’on ne conserve comme valable de nos jours que l’association du A avec le taureau, qui se dit « Aleph » en hébreu. Par ailleurs, ces deux animaux sont – on le sait – les deux premiers « Signes » du Zodiaque, le cercle des Animaux. Dans l’esprit des Anciens, le premier A désignait la création principielle ou archétypique, intangible et virtuelle, absolument et définitivement cachée à l’œil humain, alors que le second A figurait la création perceptible et sensible, concrète et matérielle, que l’on peut arriver à observer, de temps à autres et ici ou là… C’est ainsi que ces deux A encastrés tête-bêche s’écrivaient aussi
👉 Voyons à présent du côté des nombres…
Si l’on retire l’arcane sans nom des 22 arcanes majeurs, pour l’ajouter aux 56 arcanes mineurs, nous obtenons alors deux ensembles : l’un de 21 arcanes et l’autre de 57 lames. On remarquera alors que 21 correspond à la somme de 1 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6, et 57 à la somme complémentaire de 7 + 8 + 9 +10 + 11 + 12. Ainsi, le nombre total des arcanes de ce jeu, 78, voit sa somme philosophique égale à 12, nombre des signes du Zodiaque. Par ailleurs, 7 x 8, c’est-à-dire un nombre premier multiplié par le premier cube de la suite infinie des nombres, donne 56, le nombre des arcanes mineurs, en même temps que ce dernier nombre est la somme de 2 + 4 + 6 + 8 + 10 + 12 + 14… 14 étant le nombre des arcanes mineurs de chaque couleur. Les 78 arcanes du jeu complet, auxquels on ajouterait les 22 arcanes majeurs, font 100. Et qui ne voit que 56 suivit de 78 font la suite effective des nombres de 5 à 8, soit 5, 6, 7, 8, et que ces deux nombres, 5 et 8, qui débutent et finissent cette liste, correspondent aux rangs occupés par la lettre H dans l’alphabet hébreu ? H, l’indicatif du dieu grec Hermès, dont le nom signifie dans cette langue ; « base, fondement, assise », tient la première lettre de son nom du fait que Thoth l’Egyptien était le Maître de la Ville des Huit, c’est-à-dire de la Khemmenou ou Khnoum des anciens Egyptiens, devenue l’Hermopolis des Grecs puis l’El Achmounein des Arabes. Petite astuce dans un jeu de 78 cartes ?
👉 1 divisé par 8, puis multiplié par le nombre d’arcanes mineurs, soit 56 = 7, et le nombre d’arcanes majeurs, soit 22, divisé par 7 = 3,142857 soit le nombre Pi… Revenons un instant sur la suite 5 6 7 8 entrevue plus haut ; sa somme vaut 26, qui est aussi le nombre inclus dans le nom divin, ou tétragramme (h = 5 w = 6 h = 5 y = 10 ; somme = 26) : il suffit par ailleurs de multiplier ce nombre 26 par trois, la fameuse Trinité des chrétiens romains, des brahmanes védiques, ou du Trismégiste, pour retrouver 78, d’où trinité divine. Petit à petit, le lecteur voit s’imposer l’origine égyptienne et hermétique du Jeu de Tarots… Si l’on entretenait le moindre doute sur nos dérivations assemblées comme en un inventaire à la Prévert, nous serions en mesure – c’est l’expression idoine – de proposer de nombreuses démonstrations : nous croyons cependant qu’une seule devrait suffire ici…
👉 Si l’on regarde le format de ces arcanes, on découvre ce que les francs-maçons ont appelé, à la suite des bâtisseurs égyptiens, un carré long. En effet, comme le faisait remarquer un des très nombreux commentateurs du jeu de Tarots, hélas sans en apercevoir les conséquences : « Le format habituel [des arcanes du jeu de Tarots] étant très sensiblement inscrit dans un rectangle deux fois plus haut que large (…) » (Le Tarot, présenté et annoté par Jean-Marie Lhôte, éditions Berg-International, Paris 1983. p. 74) – ce qui est la définition du carré long d’un point de vue exotérique, mais correspond ésotériquement à deux carrés accolés – ce double carré indique avec force et sûreté l’origine doctrinale et pratique égyptiennes : il est même très précisément la marque de Thoth-Hermès-Mercure.
👉 Les leçons – beaucoup trop nombreuses – que nous permet l’étude du carré long ou double carré, nous exonèrent d’en présenter très brièvement plus de deux…
• La diagonale du double carré de 1 de côté est égale à Phi (1,618) + son inverse (1 divisé par 1,618, soit 0,618) : égalité harmonique
• Le périmètre du triangle rectangle de 1 sur 2 = une coudée égyptienne x 10.
👉 Que l’on marque à présent la ligne de jonction et les grands côtés de ce double carré ou carré long, et nous sommes en présence de la lettre capitale H, qui occupe le huitième rang de notre alphabet. Que l’on trace toutes les lignes de ce double carré, et que l’on en compte les angles, et le nombre huit apparaît de nouveau… Notons en passant que le jeu de Dé (voir plus haut pour la lettre D) totalise 21 points, et que « Les combinaisons possibles à obtenir avec deux dés sont de 21, et avec trois dés de 56 : nombres qui structurent le Tarot, composé de 21 atouts, de 56 cartes et d’un fou » (ibidem p. 83). On aura deviné tout de même, que le D, au quatrième rang de notre alphabet, laisse entendre ainsi les « quatre », c’est-à-dire les « cartes ». De même, il ne faudrait pas oublier que « Les parentés des cartes avec d’autres jeux se rencontrent dans les échecs, avec la présence des rois, reines, cavaliers, fous… Mais la filiation des dés aux dominos puis aux cartes de points est évidente » (ibidem p. 83). Passons outre, car il nous reste du chemin à faire…
👉 L’alchimie, commune à l’ancienne Égypte et l’antique Chine, se trouve-t-elle effectivement véhiculée par le jeu de Tarots ? Quelques titres classiques y font discrètement mais directement référence : Les 22 feuillets hermétiques de Kerdanec de Pornic, disciple de Dom Pernety, par exemple, ou Le traité de la pierre philosophale en 78 figures de Jean-Conrad Barchusen, qui donnent respectivement le nombre des arcanes majeurs et le nombre total des cartes du jeu de Tarots… Des auteurs plus modernes se servent aussi des Tarots pour ordonner leur exposé, tels l’ouvrage de François Jollivet-Castelot intitulé Comment l’on devient alchimiste, ou encore celui plus récent de André Coïa-Gatié consacré à La chevalerie errante.
👉 Mais remarquons aussi, dans le jeu dont nous parlons, que l’as de Bâton est appelé « serpent », que le deux de Denier est nommé « Apollon », que le neuf de Denier est appelé « Mercure », que le trois de Coupe est nommé « Isis », que l’étymologie de l’arcane dénommé « le mat » renvoie au verbe grec qui signifie « rechercher », etc. Toutes ces appellations sentent l’hermétisme à plein nez, comme l’eut dit Cyrano : on se reportera donc, pour plus de précision et de renseignements, aux ouvrages du bon Dom Antoine Joseph Pernety, le Dictionnaire mytho-hermétique et Les Fables égyptiennes et grecques dévoilées…
👉 Comme on l’aura compris – et peut être maintenant admis – le jeu de Tarots est un support traditionnel et un véhicule de la connaissance hermétique. Son étude et sa portée sont littéralement inépuisables, car il est une expression transcendante de la réalité. Pourvu que l’apprentissage en soit assidu et consciencieux, il peut positivement transformer l’étudiant et le faire accéder à un autre type de conscience et de savoir, plus ouvert et beaucoup plus sûr, non pas orienté vers les machines et la vie sociale, économique et politique, mais vers l’homme en tant qu’être créateur, responsable et solidaire, et comme « machine biologique » parmi les plus élaborées et les plus complexes de l’Univers ; le jeu de Tarots est en effet l’un des outils les plus efficaces et des plus profonds légués à l’homme moderne afin d’étayer et d’affermir la compréhension de son essence à travers son existence.
Néanmoins, le plus important, selon notre point de vue, reste à faire connaître, qui justifiera le titre de notre inhabituellement long article : la relation étroite entre le Jeu des Tarots et la Grande Pyramide de Gizeh, tout un programme !
👉 Nous avons pris le temps d’exposer ces différents aspects discrètement inclus dans le jeu de Tarots tant il est vrai que, comme l’écrivit Etteilla : « Le Livre de Thoth dans les mains pendant dix ans demeure infructueux, encore qu’on le soupçonne scientifique, si l’on n’a pas de vrais renseignements par une étude préalable de la Cabale, ou au moins reçu de sages leçons d’un vrai cabaliste »…
👉 Venons-en maintenant à ce qui justifiera – assez amplement pensons-nous – le titre de notre article : quels sont donc les rapports qui existeraient entre le jeu dont nous venons de faire succinctement le tour en hermétiste cabaliste et la fameuse grande pyramide de Gizeh ?
👉 Un observateur intuitif remarquera assez rapidement que les valeurs dimensionnelles de cette construction géante, exprimées en coudées, sont multiples et sous multiples des principaux nombres constituant le jeu de Tarots : en effet, la hauteur (cf. nos précédents articles) – 280 coudées – divisée par 10 et multipliée par 2, donne le nombre des arcanes mineurs, soit 56, et la base – 440 coudées – divisée par 10 et divisée par 2, donne le nombre des arcanes majeurs, soit 22, ce qui – nous l’admettons bien volontiers – pourrait passer pour une coïncidence… Mais pour ce qui suit à présent, l’explication par la coïncidence ou le hasard, voire la correspondance fortuite, est difficile à avancer et à soutenir, voire impossible. Afin de vérifier, on s’aidera d’une calculette.
👉 Écrivons ; hauteur exprimée en mètres divisée par le nombre d’arcanes mineurs. Que trouvons-nous ?
Le Nombre d’or au carré exprimé en mètres !
Vérification ; 146,608 mètres / 56 = 2,618 mètres, soit la valeur de Phi² exprimée en mètres.
En divisant la hauteur, cette fois ci exprimée en coudées, par ce même nombre 56, nous obtenons 5.
En divisant Phi² par 5, qu’obtenons-nous ? La coudée exprimée en mètres ! Vérification ; 280 coudées : 56 = 5, et 2,618 mètres : 5 = 0,5236 mètre.
👉 Écrivons ; base en mètres plus hauteur en mètres, mais divisée par 10, puis le résultat divisé par le nombre d’arcanes du jeu de Tarot, soit 78. Que trouvons-nous ? Pi exprimé en mètres ! Vérification ; [230,384 m + (146,608 m / 10)] / 78 = 3,1416 mètres.
Refaisons cette opération avec les mêmes valeurs, mais exprimées en coudées, nous trouvons 6. Divisons alors Pi par ce nombre. Qu’obtenons-nous ? La coudée exprimée en mètres ! Vérification ; [440 coudées + (280 / 10 coudées)] / 78 = 6, puis 3,1416 m : 6 = 0,5236 mètres.
Nous avons divisé Phi² par 5, et Pi par 6, nombres qui – juxtaposés – se lisent 56, et nous avons trouvé le même résultat : la valeur de la coudée.
👉 Retirons Phi² de Pi, et que trouvons-nous ? La valeur de la coudée !
Autre curiosité : en divisant le périmètre de la grande pyramide exprimé en coudées par le nombre d’arcanes du jeu de Tarots, soit (440 x 4) / 78, nous obtenons 22,56, soit le nombre des arcanes majeurs suivi du nombre des arcanes mineurs dont la somme donne 78.
👉 D’autre part, en divisant la valeur de ce périmètre par le nombre d’arcanes mineurs, puis en divisant ce résultat par 10, nous (re)trouvons … Pi !
Vérification ; [(440 x 4) / 56] / 10 = 3,142857
En faisant la somme des trois côtés du triangle méridien de la grande pyramide en coudées, soit la base à laquelle on ajoute deux apothèmes, puis en divisant le tout par le nombre d’arcanes majeurs, soit 22, puis par 100 (soit 78 arcanes majeurs + 22 lames mineures, on s’en souvient), que trouve-t-on ? La coudée ! Vérification ; 440 + (356 x 2) = 1152 coudées (on rapprochera ce nombre de coudées au nombre de mètres de la demi base, soit 115,192 mètres… voir plus bas), or [1152 / 22] : 100 = 0,5236
👉 Se souvient-on de la description du jeu ? Il est – entre autres – composé d’un ensemble de 22 arcanes majeurs dont 21 sont nombrés : tirons-en les conséquences !
21 / 3 = 7, et 22 / 7ème font Pi, fraction déjà bien connue, et qui nous était discrètement suggérée par le nom anagrammatisé du Tarot : « Rotas » ; « la roue, le cercle ». Pourquoi 21 ou 22 arcanes majeurs, au choix ? Peut-être parce que le mois précessionnel moyen dure de 21 à 22 siècles… (2 160 ans en moyenne, selon Platon) Ou peut-être parce que 78 – 1 = 77, soit 11 fois 7… 11, la moitié de 22, précisément.
👉 Se souvient-on de la description du jeu ? Il est – entre autres – composé d’un ensemble de 22 arcanes dont 1 est sans nom et 1 est sans nombre : tirons en les conséquences ! 22 (arcanes majeurs) x Phi² (soit 2,618) x 20 (arcanes nombrés et nommés) = 1151,92 = demi côté de la grande pyramide de Gizeh exprimé en décimètres, et au millimètre près.
👉 Selon M. Eugène Michel Antoniadi, astronome gréco-français intéressé d’égyptologie, le couloir horizontal d’accès à la chambre médiane de la grande pyramide serait situé au 1/5ème de la hauteur totale de celle-ci (L’astronomie égyptienne, Editions Gauthiers-Villard, Paris 1934. p. 138). Cela fait donc 56 coudées (280 coudées de hauteur / 5 = 56), nombre des arcanes mineurs, et rappelle le nombre de fois Phi² dans la hauteur (2,618 m x 56 = 146,608 m).
👉 Continuons ! Moitié des arcanes majeurs (soit 22 / 2 = 11, arcane La Force, et durée en années du cycle des tâches solaires) multipliée par moitié des arcanes mineurs (soit 56 / 2 = 28, durée en jour de la révolution lunaire moyenne), multipliée par l’arcane de L’Étoile, dit aussi La Connaissance, (la lame XVII) = la coudée… multipliée par 10 000… Vérification ; 11 x 17 x 28 = 5236… soit en effet 0,5236 x 10 000
Autre résultat avec les mêmes chiffres : multiplions 11 par 2, puis 17 par 2, puis 28 par 2, ce qui donne respectivement 22, 34, et 56. On aperçoit rapidement, si l’on est intuitif dans les mathématiques, que 56 n’est autre que la somme de 22 + 34. Il nous reste à réaliser une suite sur ce modèle…
22 + 34 = 56
34 + 56 = 90
56 + 90 = 146
90 + 146 = 236
146 + 236 = 382
236 + 382 = 618
382 + 618 = 1000
618 + 1000 = 1618
1000 + 1618 = 2618
On voit donc apparaître dans cette suite : le carré de l’inverse du Nombre d’or, l’inverse du Nombre d’or (1 / 1,618), l’unité (1), le Nombre d’or lui-même (1,618), et enfin le carré du Nombre d’or (2,618), cela en partant des nombres 22 et 56 notamment. Il y a plus direct : 22 – 1 = 21, et 56 – 1 = 55, or 55 / 21 = Phi²…
👉 Ultime curiosité ? Faisons la somme des termes qui composent le chiffre de la coudée de 0,5236 mètre, soit 5 + 2 + 3 + 6 = 16, faisons ensuite leur produit, soit 5 x 2 x 3 x 6 = 180, puis juxtaposons les résultats en posant judicieusement une virgule, et nous obtenons… Phi, soit 1,6180. Reprenons, mais en plus subtil : arcane de la connaissance (lame XVII), arcanes précédant et suivant, soit XVI et XVIII ; transposez en caractères gréco-romains, soit 16 et 18, puis rapprochez… Vous avez obtenu de nouveau le Nombre d’or, en chiffres.
👉 Pour les personnes qui douteraient encore du lien entre grande pyramide et jeu de Tarots, on observera ceci : 56 (nombre des arcanes mineurs) / 22 (nombre des arcanes majeurs) = (racine carrée de Phi) x 2 (les deux catégories ou groupes d’arcanes).
56 x 22 = 1232 = + ou – (racine carrée de 5) – 1
Sera-t-il nécessaire d’insister sur ces relations, aussi nombreuses et étroites pour un voisinage ressemblant fort à celui de la carpe et du lapin ? Si vous le désirez et le manifestez, ce sera avec plaisir, et nous vous donnerions, auquel cas et dans peu de temps, un complément à cet article…